Je fabrique mon émail moi-même à partir de minéraux, d’oxydes métalliques et de différents éléments.
Je cuis pour le moment en électrique, ce qui implique une atmosphère oxydante. Il existe également des cuissons au gaz, en atmosphère réductrice, ou au feu, dans de gigantesques fours à bois.
Je m’oblige à certaines contraintes comme celles de ne pas utiliser de cobalt qui permet d’obtenir des bleus, ou de baryum qui offre de la matité aux surfaces. Il me faut donc contourner ces manques lorsque je cherche à obtenir des teintes ou textures particulières. Cela laisse place à l’expérimentation et bien souvent aux bonnes surprises !
Actuellement, j’explore principalement des recettes d’émaux asiatiques traditionnels tel que le tenmoku (émail noir / brun profond avec un effet « gouttes d’huiles ») ou le kaki (qui tient son nom de la couleur du fruit et qui donne un rouge entre le tomate et le vermillon). Mes couleurs viennent principalement de l’oxyde de fer qui possède beaucoup d’avantages contrairement à d’autres de ses cousins. Il me donne à la fois des noirs, bruns, bleus, verts et rouges…et probablement plus encore !
Les possibilités de l’émail sont infinies. J’ai parlé des couleurs mais la recherche sur les textures sont passionnantes également (mates, satinées, « beurrées », brillantes) ou encore des effets tels que les retirements (voir par exemple les émaux dit « shinos ») ou les cristallisations…